La sérotonine c'est cette petite molécule appelée neurotransmetteur qui est libérée par un neurone et détient un message trÚs important : celui du bonheur. Si ces messagers du bonheur sont libérés en nombre suffisant, ils vont alors combattre la dépression à coup de bonne humeur, une véritable armée garante de votre équilibre émotionnel. Mais saviez-vous que le pouvoir de la sérotonine est bien plus étendu qu'on ne le pense ? Découvrez comment la booster pour que la magie s'opÚre .
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I. La sérotonine: un messager neuronal porteur de positivité
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1. Nature et rĂŽle
La sérotonine est une hormone que l'on retrouve au niveau des neurones dans le cerveau. Elle joue le rÎle de neurotransmetteur ou neuromodulateur. Cela signifie que cette molécule est un messager chimique chargée de la communication entre les différents neurones pour une bonne diffusion de l'information.
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2. Lieu de production et précurseur
95% de notre sĂ©rotonine est sĂ©crĂ©tĂ©e par les intestins et le reste par les neurones sĂ©rotoninergiques (dans la partie mĂ©diane du tronc cĂ©rĂ©bral au niveau des noyaux raphĂ©s). Lorsqu'elle est produite au niveau digestif, elle finit tout de mĂȘme par rejoindre la circulation sanguine, puis le cerveau.
De par ce lieu de production, on comprend vite que l'alimentation joue un rÎle clé dans la production de ce neurotransmetteur, d'autant plus que sa synthÚse nécessite un acide aminé présent dans les protéines alimentaires : le tryptophane.
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3. Mécanisme d'action du systÚme sérotoninergique
Faisons une analogie épistolaire pour expliquer de façon schématique la maniÚre par laquelle la sérotonine remplit son rÎle de messager.
Etape 1 : Le neurone 1 rédige un message, par exemple "Stop dépression, sois heureux", qu'il glisse dans une enveloppe.
Le neurone 1 synthétise de la sérotonine porteuse du message du bonheur.
Etape 2 : Le neurone 1 poste sa lettre dans la boßte aux lettres qui est ensuite récoltée par le facteur et transportée jusqu'à son destinataire : le neurone 2.
Le neurone 1 sécrÚte la sérotonine dans la fente synaptique (espace entre 2 neurones) qui est transportée par un transporteur spécifique jusqu'au neurone 2.
Etape 3 : Le neurone 2 reçoit le message et prend note de l'information qu'il va transmettre au neurone 3 de la mĂȘme façon en crĂ©ant un nouveau courrier.Â
La sérotonine se fixe à un récepteur sérotoninergique présent sur le neurone 2. La fixation fait office de message nerveux inhibiteur de la dépression et stimule la sécrétion de sérotonine par le neurone 2 dans l'espace synaptique, qui est transportée et se fixe au neurone 3.
Etape 4 : Tous les neurones se communiquent ainsi l'information par nouveau courrier jusqu'à ce que l'ensemble du réseau neuronal soit au courant. Le cerveau obéit alors à l'information et l'humeur générale devient positive.
La transmission synaptique (sécrétion, transport, fixation, message) s'opÚre ainsi d'un neurone à l'autre jusqu'à ce que l'ensemble du réseau neuronal aie le message. Le cerveau alors envahi de sérotonine, le messager du "bonheur", prend acte de l'information.
Etape 5 : Une fois que le neurone n+1 a reçu la lettre, il procĂšde Ă un retour Ă l'expĂ©diteur (donc au neurone n) car il n'a aucun intĂ©rĂȘt Ă garder le courrier. Il prĂ©fĂšre en rĂ©diger un nouveau. Il peut aussi dĂ©truire la lettre.
Une fois la sérotonine fixée et le message transmis au neurone n+1, la molécule est recapturée par le neurone n qui la remet en réserve. Le neurone n+1 peut aussi la dégrader et la transformer en acide 5-hydroxyindole acétique (5-HIAA) qui sera éliminé dans les urines.
A noter :Â Plus le neurone n poste de lettres, mieux le message passe, dans la limite d'un nombre raisonnable de lettres.Â
Plus il y a de sérotonine dans la fente synaptique, plus le message de "bonheur" passe.
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4. Les bienfaits
- Equilibre émotionnel : anti-dépression, anti-anxiété, humeur positive
On ne fait que le rĂ©pĂ©ter dans cet article, la sĂ©rotonine est l'hormone du bonheur. Son effet principal et le plus connu est celui sur l'Ă©quilibre Ă©motionnel avec une diminution de la dĂ©pression et de l'anxiĂ©tĂ© et une amĂ©lioration de l'humeur. Des Ă©tudes ont d'ailleurs mis en Ă©vidence le lien entre faibles taux de sĂ©rotonine et troubles de l'humeur. Ce n'est pas pour rien que les traitements contre la dĂ©pression agissent directement sur la sĂ©rotonine : elle est fortement impliquĂ©e. En effet, les thĂ©rapies anti-dĂ©pression mettent en jeu des inhibiteurs sĂ©lectifs de la recapture de la sĂ©rotonine (ou SSRI). Cela engendre une augmentation de la quantitĂ© cĂ©rĂ©brale de l'hormone et une augmentation du temps de prĂ©sence synaptique. En consĂ©quence, le corps ressent une sensation de plĂ©nitude, de consentement et de bien-ĂȘtre.
- Régulation : émotivité, agressivité, souffrance, comportements
Ce neuromodulateur, au delĂ de l'Ă©motivitĂ©, rĂ©gule Ă©galement l'agressivitĂ©, le rapport Ă la souffrance (aversion) ainsi que les comportements (sexuels, alimentaires, etc.) avec un effet inhibiteur.Â
MĂȘme si cela est un peu caricatural, nous pourrions presque dire que ce neurotransmetteur joue sur nos traits de personnalitĂ©.
Il a d'ailleurs Ă©tĂ© montrĂ© que suivant le codage gĂ©nĂ©tique des transporteurs et des rĂ©cepteurs sĂ©rotoninergiques, certaines personnes Ă©taient davantage prĂ©disposĂ©es aux troubles alcooliques, anxieux et aux comportement antisociaux.Â
-  Motivation, apprentissage, prise de décision
Lors d'une Ă©tude publiĂ©e en 2016* , 58 sujets ont Ă©tĂ© divisĂ© en 2 groupes, l'un recevant un traitement anti-dĂ©presseur Ă base de SSRI et le deuxiĂšme un traitement placebo. Le test consistait Ă serrer une poignĂ©e pendant un laps de temps. Plus la poignĂ©e Ă©tait serrĂ©e longtemps, plus le sujet gagnait de l'argent. Les conclusions ont Ă©tĂ© sans appel : les patients recevant les antidĂ©presseurs fournissaient un effort plus important pour obtenir leur rĂ©compense. Comment interprĂ©ter cela ? L'inhibition de la recapture de la sĂ©rotonine a augmentĂ© son taux cĂ©rĂ©bral. Les sujets traitĂ©s ont moins perçu l'importance de l'effort Ă fournir et le dĂ©lai d'attente pour avoir la rĂ©compense ce qui a boostĂ© leur motivation. Ce mĂȘme mĂ©canisme serait aussi Ă l'origine des bienfaits de la sĂ©rotonine sur l'apprentissage et la prise de dĂ©cision.Â
Ce neurotransmetteur apparaßt donc complémentaire à la dopamine : il diminue la perception du coût de l'effort à fournir pour atteindre la récompense tandis que la dopamine valorise le bénéfice attendu, tous deux contribuant à une amélioration de la motivation.
- Sommeil
La sérotonine va stimuler des zones du cerveau qui contrÎlent le sommeil et l'éveil et donc va y jouer un rÎle déterminant.
- Vieillissement
Avec l'ùge, le systÚme sérotoninergique fonctionne moins bien ce qui contribue à changer les comportements (sommeil, sexualité, humeur). Lorsqu'on est jeune, on produit plus de sérotonine et donc on en ressent davantage les bienfaits.
- SystĂšme cardiovasculaire
Cette hormone est Ă©galement prĂ©sente au niveau des vaisseaux sanguins oĂč elle contrĂŽle la tension artĂ©rielle en provoquant des vasoconstrictions ou vasodilatations suivant les rĂ©cepteurs exprimĂ©s sur les capillaires sanguins. Elle joue aussi un rĂŽle dans la cicatrisation lors de sa libĂ©ration par les plaquettes sanguines.
- Cancers (vessie, rein, prostate)
Un excĂšs de sĂ©rotonine ainsi qu'une moins bonne rĂ©gulation de ses rĂ©cepteurs stimulent la croissance et la progression de certaines tumeurs. A l'inverse, Ă faible dose, l'effet est inhibiteur par constriction des apports sanguins jusqu'Ă la tumeur. L'effet est donc dose dĂ©pendant et c'est ce sur quoi joue les mĂ©dicaments antitumoraux. Ce sont des antagonistes des rĂ©cepteurs sĂ©rotoninergiques ou des inhibiteurs de sĂ©crĂ©tion.Â
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II. La sérotonine, un juste dosage pour des bienfaits optimaux
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1. Comment connaĂźtre ses niveaux de sĂ©rotonine ?Â
Cette hormone peut se doser (via son produit de dĂ©gradation 5-HIAA) dans le sang , dans le liquide cĂ©rĂ©bro-spinal ou dans les urines, la derniĂšre option Ă©tant la plus frĂ©quente. Un taux normal se situe entre 3 et 10mg sur 24h.Â
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2. Quelles sont les conséquences d'une insuffisance en sérotonine ?
Lorsque la sĂ©rotonine manque, elle n'exerce plus son pouvoir inhibiteur de troubles et dĂ©sinhibe le contrĂŽle rĂ©flĂ©chi du comportement. Se font alors ressentir : Â
- des troubles de lâhumeur, de la dĂ©pression et du comportement : Ă©motivitĂ©, perte de plaisir, dĂ©motivation, impulsivitĂ©, irritabilitĂ©, agressivitĂ©, comportement nĂ©gatif, Ă©tat apathique, etc. Une Ă©tude a montrĂ© que les rats, qui cohabitent gĂ©nĂ©ralement sans problĂšmes dans une cage avec des souris, se mettent Ă les agresser lorsque leur niveau de sĂ©rotonine est anormalement bas. Une autre Ă©tude a prouvĂ© que si l'on inactive le gĂšne qui code pour les rĂ©cepteurs de sĂ©rotonine chez des souris, alors ces derniĂšres deviennent particuliĂšrement agressives. Chez l'homme, des taux trop bas de sĂ©rotonine sont gĂ©nĂ©ralement associĂ©s Ă des comportements impulsifs, agressifs, voire trĂšs violents. Chez des coupables d'assassinat-suicide, des taux effondrĂ©s de 5-HIAA ont Ă©tĂ© relevĂ©s. Le taux de sĂ©rotonine pourrait mĂȘme servir Ă prĂ©dire l'Ă©ventuel futur comportement criminel ou suicidaire chez un enfant Ă problĂšmes.
- des troubles de la concentration et d'apprentissage
- des troubles du sommeil : insomnie, réveils nocturnes
- des troubles alimentaires : boulimie. Une étude a été menée sur un rat auquel on a administré des chocs électriques alors qu'il essayait de se procurer de la nourriture. Qu'a-t-on observé ? Plus les niveaux de sérotonine sont bas, plus le rat persiste à vouloir manger malgré les chocs électriques
- des troubles sexuels : éjaculation prĂ©coce, baisse de la libido. Une Ă©tude a mis en Ă©vidence que l'inactivation du gĂšne codant pour les rĂ©cepteurs sĂ©rotoninergiques chez la souris entraĂźne une dĂ©sinhibition de lâactivitĂ© sexuelle.
 Ce rĂŽle dĂ©sinhibant est mis en avant lors de l'utilisation de substances qui diminuent le neurotransmetteur par interfĂ©rence (cas de l'aphrodisiaque yohimbine) ou par destruction des terminaisons nerveuses sĂ©rotoninergiques (cas de l'ecstasy). Â
Les actions se font plus instinctivement et sont davantage dictées par les pulsions, sans penser aux conséquences. Ces tendances à la prise de décision risquée sont notamment constatées lorsque le niveau de tryptophane alimentaire (précurseur de la sérotonine) est abaissé.
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3. Comme pour tout, l'excÚs de sérotonine est délétÚre
L'abondance de sĂ©rotonine est souvent causĂ©e par la prise d'un mĂ©dicament anti-dĂ©presseur qui augmente excessivement les taux synaptiques de l'hormone. Ce surplus peut-ĂȘtre Ă l'origine du syndrome sĂ©rotoninergique.
Les symptĂŽmes sont les suivants :
- SymptÎmes légers : nervosité, insomnies, nausée, diarrhée, tremblements et dilatation des pupilles
- SymptĂŽmes modĂ©rĂ©s : hyperrĂ©flexie (rĂ©flexes plus prononcĂ©s), transpiration, agitation, fĂ©brilitĂ©, clonus (spasmes musculaires rythmĂ©s) et clonus oculaire (mouvements des yeux dâun cĂŽtĂ© Ă lâautre).
- SymptÎmes graves : fiÚvre de plus de 38,5 °C, confusion, delirium, clonus soutenu ou encore rigidité musculaire, tumeurs cancéreuse ou non
La plupart des symptÎmes disparaissent cependant rapidement grùce à la prise de médicaments bloquant la sérotonine.
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III. Les 5 astuces pour booster sa sérotonine
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- ASTUCE N°1 : S'exposer à la lumiÚre du soleil. Le lien entre exposition au soleil et taux sanguins de 5-HIAA chez des volontaires en bonne santé a été mis en évidence dans plusieurs études. De plus, des études post-mortem ont montré que des personnes décédées en été présentaient des teneurs en sérotonine plus importantes que celles mortes en hiver.
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- ASTUCE N°2 : Faire du sport (vĂ©lo, course, natation, escaliers, yoga, tai-chi, etc). Chez le rat, il est scientifiquement prouvĂ© que l'exercice induit une augmentation de la production de sĂ©rotonine par les neurones. Chez l'humain, l'activitĂ© physique augmente les taux de 5-HIAA chez les sujets dĂ©pressifs. D'ailleurs le sport est mĂȘme devenu un traitement contre la dĂ©pression Ă part entiĂšre par sa capacitĂ© Ă stimuler l'activitĂ© des neurones sĂ©rotoninergiques et Ă Ă©lever les taux de tryptophane, son prĂ©curseur.
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- ASTUCE N°3 : Consommer des aliments contenant le prĂ©curseur de la sĂ©rotonine : le tryptophane. Parmi les sources de tryptophane on retrouve : la viande, la volaille (dinde), le saumon, les Ă©pinards, les produits laitiers, les Ćufs, les noix (noix de Grenoble, de cajou, amandes, cacahuĂštes) et les fĂšves de soja, etc. pour cela. Evitez tout de mĂȘme les repas trop riches en protĂ©ines car les diffĂ©rents acides aminĂ©s entrent en compĂ©tition et ne sont alors pas tous correctement assimilĂ©s. Pour que la quantitĂ© de tryptophane apportĂ©e soit suffisante pour stimuler la production de l'hormone du bonheur, optez pour un complĂ©ment alimentaire mono-ingrĂ©dient avec uniquement du tryptophane ou son mĂ©tabolite immĂ©diat : le 5-hydroxytryptophane (5-HTP). Restez vigilant-e aux contre-indications, notamment avec la prise de mĂ©dicaments antidĂ©presseurs et consultez dans tous les cas un professionnel de santĂ©.
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- ASTUCE N°4 : Se faire masser ou méditer. Cela diminue les taux de cortisol, l'hormone du stress. Or le stress fait s'effondrer les taux de sérotonine. En diminuant le stress on augmente son neurotransmetteur du bonheur.
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- ASTUCE N°5 : Le safran des gummies Life & Balance. Le safran est le moyen naturel le plus efficace pour inhiber la recapture de la sérotonine. On ne compte plus les études démontrant son efficacité sur la dépression, l'anxiété et l'humeur.
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Le bonheur est chimique. Il dépend d'une molécule chimique, la sérotonine, qui joue le rÎle de messager au sein du cerveau. En jouant naturellement sur les taux de sérotonine, il est possible réguler son équilibre émotionnel pour voir toujours le verre à moitié plein.
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*Meyniel F, Goodwin GM, Deakin JW, Klinge C, MacFadyen C, Milligan H, Mullings E, Pessiglione M, Gaillard R. A specific role for serotonin in overcoming effort cost. Elife. 2016 Nov 8;5:e17282. doi: 10.7554/eLife.17282. PMID: 27824554; PMCID: PMC5100997.https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5100997/