🌍Le tour du monde des aliments les plus étranges

🌍Le tour du monde des aliments les plus étranges

Le monde grouille de personnes aux milles recommandations de nutrition. Elles vous prodiguent leur milles conseils pour vous indiquer ce qu'il faut manger, parce que c'est délicieux ou bon pour votre santé, votre bien-être et votre beauté. Pour une fois, nous avons décidé d'aller à l'encontre des tendances et de vous parler d'expériences alimentaires insolites, car dégoûtantes.

Vous pensiez que le mot "repas" était synonyme de moment de partage, de convivialité ? Vous êtes persuadé qu'un bon dîner peut faire tomber bien des frontières entre les cultures ? Pourtant, si nous réunissions autour d'une table des personnes issues de cultures diamétralement opposées et que chacune ramenait un plat, il serait très difficile de goûter à tout en gage de politesse. En effet, ce qui est délicieux pour certains est tout simplement répugnant pour d'autres. L'appréciation gustative d'un aliment est finalement très dépendante de sa proximité avec les mœurs alimentaires du pays dans lequel on vit.

Embarquons à bord d'un voyage culinaire des plus insolite à faire sur 14 jours...Quelle sera votre réaction ? On vous épargnera les photos que les plus curieux iront chercher d'eux même...

 

 

1. Départ du voyage : France avec les produits laitiers

Je vous entend déjà dire : «Quoi? Les produits laitiers ? Ce n'est pas étrange DU TOUT! Aucun intérêt cet article ».  En effet si vous êtes originaire de France ou d'Amérique du Nord par exemple, le crédo "5 produits laitiers par jour" est ancré dans votre cerveau à jamais. Il est clair pour vous qu'ils sont essentiels pour vous maintenir en bonne santé. Et pourtant, vous serez surpris d'apprendre que pour certains, originaires d'autres pays, comme le Japon, boire du lait ou consommer ses dérivés est tout simplement révoltant. Déjà, leur culture ne les a pas habitué à ce type de produit, que ce soit le lait, le beurre ou le fromage. En effet, culturellement, ces produits sont associés à des excréments de vache et non à des aliments. Il semble donc improbable de les consommer, d'autant plus que la plupart des Japonais sont intolérants au lactose

Ce premier exemple représente parfaitement la subjectivité culturelle qui opère lorsqu'on se retrouve face à un aliment

 

2. Escale en Sardaigne : le casu marzu ou "fromage pourri"

Arrêtons nous en Sardaigne, une île au large de l'Italie. Là-bas, vous y retrouverez un fromage italien à pâte pressé cuite au lait de brebis, plus connu sous le nom de pecorino. Lors de la préparation de ce fromage réputé, en cours d'affinage, les locaux y ajoutent des larves Piophila casei , les mouches du fromage. Ces vers blancs transparents vivants vont fermenter le fromage et dégrader les cellules graisseuses jusqu'à un stade ultime : celui où le fromage prend un aspect coulant et crémeux. Les plus réfractaires diront plutôt visqueux et mouvant. C'est alors que le fromage change de nom et devient le casu marzu, qui signifie "fromage pourri" en Corse. Car la Corse propose également cette spécialité des plus étonnantes. Et encore vous n'êtes pas au bout de vos surprises puisque figurez vous qu'au moment de déguster, les milliers d'asticots de 8mm de longs s'invitent dans l'assiette et dans votre estomac. Attention cependant à vous cacher le visage avec les mains avant de prendre une bouchée car ces petites bêtes sont de fabuleux sauteurs et peuvent atteindre 15 cm de hauteur. Un vrai risque si l'un d'eux atterrit dans vos yeux. C'est d'ailleurs à cause de ce risque marqué que ce fromage insolite est interdit à la vente en Union Européenne. Côté goût, certains l'ont décrit de manière peu élogieuse "parfaite saveur de pourriture et de décomposition avec une note prolongée de vomi".

 

3. Escale en Ecosse: le Haggis un estomac qui vous retourne l'estomac

Arrêtons nous en Ecosse pour déguster un plat traditionnel écossais : le haggis. Vous allez sûrement être rebuté par son aspect, mais ce que le haggis manque en apparence, il le compense par le goût. Mais qu'est-ce donc ? Il s'agit d'une panse de brebis farcie d'abats de mouton (cœur et foie notamment), d'avoine, d'oignons, de sel et d'épices. Le tout est ensuite bouilli pendant 3 heures avant service avec de la purée de pomme de terre ou de navet et des biscuits salés. Aussi étrange que cela puisse paraître, il s'agit d'un véritable chef-d'œuvre culinaire. Son goût succulent de viande et d'avoine, sa texture moelleuse et friable et sa saveur du terroir avec un pointe rustique et relevée font de lui l'objet d'une fascination culinaire.

Mais diable, à quoi sert d'envelopper tous ces abats dans de l'estomac ? Il s'agit en fait d'un moyen historique pour conserver la viande, ces parties étant particulièrement fragiles. Ca, c'est la raison officielle. L'explication officieuse est qu'il est plus facile de jouer au lancer de Haggis quand la farce est correctement enveloppée dans la panse. Car oui, au-delà d'être un plat, le haggis prend également place au sein des compétitions sportives écossaises. Une vie bien rempli, on pourrait même parler de mise en abyme du système digestif avec un estomac dans votre estomac.

 

4. Escale en Suède : le Surtrömming à l'odeur pas m-hareng-te

Nous posons bagages en Suède pour partir à la pêche aux harengs de la baltique, qui se fait généralement au printemps. On offre ensuite une petite douche aux poissons avant de les saler et de les placer dans des récipients ouverts, pendant plusieurs mois. De quoi en faire pâlir l'agence européenne de sécurité des aliments ! Pendant ces mois à l'air libre, le poisson se fait "manger" par ses propres enzymes et des bactéries qui transforment ses glucides en acides. On citera par exemple l'acide propanoïque à l'odeur acre, l'acide butyrique à l'odeur de beurre rancie et l'acide acétique. De ce processus chimique de fermentation émanent également du sulfure d'hydrogène à l'odeur d'œuf pourri. Un véritable cocktail d'odeurs pestilentielles ! La fermentation se poursuit en boîte de conserve en fer blanc jusqu'à fin août. C'est à cette période que l'on peut commencer à déguster cette insolite met. Parfois, les inconditionnels fanatiques lui préfèreront le millésime de l'année précédente, considérant que cette spécialité se bonifie avec le temps. Dans tous les cas, l'ouverture de la boîte demande milles précautions car la fermentation a engendré une forte pression à l'intérieur du récipient qui s'est bombé. Il faut donc l'ouvrir dehors, dans une bassine d'eau. Vous serez d'ailleurs contents de ne pas l'ouvrir à l'intérieur de votre maison du fait de l'infâme odeur qui en émane. Une fois passé le désagrément olfactif, le goût serait absolument divin. Accompagné d'une tranche de pain polaire beurré, de pommes de terre et d'oignons hachés. Désaltérez vous ensuite avec du lait ou de la bière.

 

5. Escale en Islande: le Hakarl, un remake des Dents de la Mer

Rendez-vous en Islande où les requins vont vous faire fuir, non pas par leur féroce mâchoire habillée de quelques centaines de dents, mais par leur odeur. On ne parle pas ici des requins qui arpentent les eaux à la recherche de sang frais. On parle des requins fermentés enterrés dans le sable qui serviront ensuite de repas. Je vois d'ici votre stupéfaction et vos interrogations. Les Islandais, partent en effet à la pêche aux requins. Mais une fois capturé, impossible de déguster les requins tels quels au risque de s'empoisonner. En effet, l'organisme du requin contient des quantités élevées d'urée et d'autres composés chimiques rendant impossible sa consommation à l'état frais. C'est pourquoi les locaux, après avoir vidé et étêté les requins, les enterrent dans un trou peu profond creusé dans le sable. Il recouvre ensuite la "tombe" de sable et de pierres et laissent agir la chimie pendant 6 à 12 semaines. La fermentation va progressivement transformer l'urée en ammoniaque et donc faire disparaître le poison. Une fois fermenté, place au séchage, une étape qui dure plusieurs mois. Pour terminer, une découpe en petit morceau et un dressage en cube sur cure-dents. Laissez vous séduire par l'odeur absolument épouvantable et écœurante d'ammoniaque pure qui s'en dégage puis place à la dégustation !

 

6. Escale au Groenland : le Kiviak, journée portes ouvertes dans les phoques pour les pingouins

Pour le plus grand plaisir de vos papilles, nous partons au Groenland où un inuit vous confie la recette secrète d'un plat traditionnel. Pour se faire il vous faudra : un gros phoque bien gras, environ 500 pingouins (des mergules pour être plus précis), de quoi coudre (fil et aiguille) et une grosse pierre. Là, vous vous dites, quel met délicieux vais-je donc cuisiner ? Surprise ! Il préfère d'abord vous expliquer la recette pour vous mettre l'eau à la bouche. C'est très simple. Commencez par vider le phoque, enlever tout ce qu'il y a à l'intérieur. Puis remplissez la carcasse avec tous les pingouins que vous avez sous la main. Inutile de rajouter de la difficulté, vous pouvez leur laisser becs, pattes et plumes, ça rajoute du goût. C'est le moment de prouver vos talents de couturière-er. Dégainez un fil et une aiguille et cousez de votre plus beau point la peau du phoque pour la refermer autour des pingouins sans laisser passer d'air. Il faut appuyer en même temps dessus histoire que les pingouins soit serrés comme des sardines sans air interstitiel. Restez appuyé-e sur la bête et scellez la suture à l'aide de la graisse que vous lui avez retiré. Voilà un beau phoque hermétique. Histoire de bien l'étouffer, posez lui une grosse pierre dessus, ainsi, la teneur en air dans le phoque sera fortement limitée. N'invitez pas votre famille à manger de suite car le temps de fermentation est long. 7 mois et c'est prêt ! De magnifiques pingouins fermentés. Pensez à enlever becs et plumes avant de les consommer, ça peut gratter la gorge. Petit tip : en enlevant la tête de l'oiseau, vous pourrez mieux accéder à son contenu liquéfié. Prévoyez une paille pour les enfants. 

Alors, que pensez-vous de cette recette groenlandaise 100% cruelty-free ? (ironie bien sûr). La méfiance est au rendez-vous quant à l'exotisme de la dégustation d'un tel plat après la mort de touristes en août 2013. Déjà, les ardeurs des cuistots locaux avait été calmées net en 1933, lorsque Knud Rasmussen, une célébrité locale, décéda brutalement d'une intoxication alimentaire après avoir consommé du Kiviak...

 

7. Escale en Asie du Sud-Est : le Durian, le fruit défendu 

Nous arrivons en Asie, au pied d'un immense arbre tropical où poussent de très grosses noix piquantes appelées les Durians.  En apparence, ce fruit n'a rien d'exceptionnel, mais il renferme un lourd secret... Une fois la coque cassée, elle révèle 5 graines enrobées dans une chair filamenteuse et....OH MON DIEU QUELLE ODEUR EPOUVANTABLE. Certains la décrivent comme une odeur de cadavre en décomposition, de charogne, de putréfaction, d'égouts, de vomi, de mouffette...Et les qualificatifs péjoratifs sont nombreux ! Pour vous rendre compte, il s'agit du premier fruit interdit dans les transports en commun, dans les hôtels et dans beaucoup de lieux publics. Mais pourquoi de telles effluves insupportablement horribles ? Le fruit produit en fait beaucoup de composés sulfureux volatils qui sont très odorants. Malgré l'abomination olfactive autour de ce fruit, il n'en est pas moins considéré comme le roi des fruits par les asiatiques, par ses saveurs délicates et sa pulpe au goût de crème anglaise parfumée à l'amande. Il détiendrait des propriétés presque magiques sur la santé.

 

8. Escale en Chine : les souriceaux boivent la tasse

Vous êtes un-e inconditionnel-le amoureux des animaux ? Alors vous allez détester cette boisson qui va à l'encontre total de la tendance cruelty-free qui perdure partout en Europe. Nous avons donc atterrit en Chine, pays des mets insolites. En France, par exemple, pour préparer du vin, nous utilisons du raisin. Les chinois quant à eux ont leur façon bien à eux... Ils le concoctent à partir d'alcool de riz puis y immergent des bébés souris avant qu'ils n'ouvrent les yeux. Les souriceaux baignent ainsi dedans pendant plusieurs mois jusqu'à être blanchies par l'alcool. Le vin est alors prêt à être dégusté et il n'est pas question d'enlever les petits êtres qui reposent dedans. Il semblerait que ce breuvage ne soit même pas très bon, mais c'est pour ses vertus médicinales qu'il est apprécié : il guérirait l'asthme, les affections de la peau et les problèmes de foie. 

Si vous êtes un amateur de boissons infusés aux animaux, faites un petit tour par le Vietnam ou le vin de serpent venimeux est très prisé.

 

9. Escale en Corée du sud : le Sannakji, un plat tentaculaire

Petite escale en Corée du Sud pour découvrir le Sannakji. Il s'agit d'une pieuvre entière - d'un bébé pieuvre plus précisément, car c'est plus tendre - servi crue et assaisonnée avec de l'huile de sésame et des graines de sésame. Le plat pourrait presque paraître normal sauf que... Le bébé pieuvre est VIVANT. Ses tentacules bougent encore quand l'assiette arrive. Et gare à bien mâcher, car les ventouses peuvent rester accrochées aux parois de votre bouche ou de votre gorge et vous étouffer. Bon appétit mortel !

 

10. Escale au Japon : le Fugu, du poisson ou du poison ? 

Ah le Japon est ses spécialités culinaires ! Saviez vous que l'on peut y goûter du Fugu ? Il s'agit d'un poisson "hérisson", rond avec des épines. Son aspect est rebutant, d'autant plus qu'il est empoisonné (tétrodotoxine). A lui seul, il peut tuer jusqu'à 30 hommes d'un seul coup. Si vous en goûter, ce sera uniquement dans un grand restaurant, car seuls les chefs réputé peuvent le préparer selon des règles très strictes pour enlever le poison. A vos risques et périls car un seul faux pas et ce plat peut déclencher la paralysie, voir la mort ! 

 

11. Escale à Taïwan : l'œuf de cent ans, l'ancêtre du coin

Bref arrêt sur l'île de Taïwan pour déguster un œuf de cent ans. Son nom invite à croire à un œuf laissé de côté par vos ancêtres mais il n'en est rien. Il a certes un aspect moisi qui lui donne le teint vieux, mais il n'a en aucun cas cent ans. Il a en fait été immergé dans un mélange d'argile, de chaux, de cendres, de sel et de riz passy pendant plusieurs semaines. Résultat ? Cela déclenche un processus chimique qui change sa texture, sa couleur et son goût. De l'extérieur, l'œuf est noir. A l'intérieur, le blanc est brun foncé et translucide, comme une gelée sans saveur. Le jaune est vert foncé avec une forte odeur de soufre et d'ammoniac. Les Taïwanais en raffolent, émietté sur un bloc de tofu, accompagné de bonite séchée, de soja et de vinaigre.

 

12. Escale aux Philippines et au Vietnam : Le Balut, le kinder suprise

L'œuf de cent ans ne vous a pas suffit ? Alors cap vers les Philippines pour goûter le Balut, un autre genre d'œuf. Il s'agit d'un œuf de poule ou de canard. Jusque là rien de surprenant. Sauf qu'il ne renferme pas un classique jaune d'œuf mais bien un fœtus de 18 jours avec os, bec, plumes apparentes et yeux qui vous regardent fixement. Car oui, cet embryon à un stade avancé est bien mort, préalablement bouilli ou cuit à la vapeur avant la dégustation. Pas d'inquiétude cependant, vous verrez à peine les yeux de ce pauvre oiseau puisque la coquille se mange également, camouflant ce répugnant spectacle. Savamment assaisonné avec du sel, du piment et du vinaigre, vous pourriez vous étonner à y prendre goût, rien de mieux accompagné d'une bière.

 

13. Escale en Thaïlande : Le ca-café Black Ivory

Et si on se posait sur une terrasse Thaïlandaise prendre un petit kawa ? Contre-intuitivement, on y trouve l'un des cafés le plus cher du monde. Pourquoi ? Parce qu'il est produit par un troupeau d'éléphants unique, desquels les locaux prennent grand soin. Mais qu'est-ce que les éléphants ont avoir avec le café ? C'est là que ça devient intéressant. En fait, ces animaux aux grandes oreilles sont nourris avec des grains de café et quelques jours plus tard, digestion oblige, les grains sont retrouvés dans leurs excréments. Ils sont alors récupérés, torréfiés et moulus. L'intérêt ? Comme les éléphants sont herbivores, leur digestion est très longue et fait perdre au café son amertume tandis qu'il prend des notes aromatiques agréables, fruitées et herbacées.

 

14. Escale au Mexique : Les escamoles, votre estomac fourmille ? 

On termine notre voyage au Mexique où il ne faudra pas se fier à ce que l'on croit manger, notamment lorsqu'on croit avoir du riz soufflé dans l'assiette. Il se pourrait en effet que votre repas soit composé d'escamoles. Ce sont des larves de fourmis noires géantes (du genre Liometopum), récoltées dans les racines de l'agave, qui sont frites dans des épices et du beurre. Elles sont mises en tortilla ou préparés avec une sauce et des petits légumes. L'aspect est similaire au riz mais le goût est différent, proche du goût du beurre. Parfois surnommé "caviar d'insecte", les escamoles sont considérées comme un met raffiné.

 

On pourrait en citer tellement d'autres : brochettes d'hippocampes, d'étoiles de mer et de scorpions (Chine), lézard séché (Hong-Kong), pattes de poulet (Chine), tarentule frite (Cambodge), tête d'agneau (Algérie) ou de chèvre (Mongolie), jus d'œil  de mouton pour la gueule de bois (Mongolie), œil de thon frit (Japon), gâteau de cervelle d’écureuil (Louisiane, USA), laitance de morue ou "Shirako" (Japon), estomac de vache ou "lampredotto" (Italie), soupe de tortue (Angleterre), biscuit aux guêpes (Japon)...

N'oublions pas qu'en France nous nous délectons d'escargots, de cuisses de grenouille, de camembert et de foie gras, des plats qui inspire l'horreur aux yeux d'habitant d'autres pays. Alors ne jugeons et apprécions la diversité culinaire de chaque pays. Chaque plat a son histoire.

Si cette article vous a dégoûté, n'hésitez pas à revenir aux choses délicieuses sur www.reborn.paris

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